Ah la Provence! Les champs de lavande, les cigales qui stridulent et sa cuisine parfumée et gorgée de soleil. Éveillez vos sens avec Musement et sentez-vous en été en jetant un coup d’oeil à quelques uns des meilleurs plats de la cuisine provençale.
J’habite désormais en Italie depuis plusieurs années et mon amour pour ce pays se nourrit entre autres de la culture et du patrimoine gastronomiques de la péninsule qui sont profondément ancrés dans les veines du peuple italien. Une chose qui rapproche indubitablement nos deux cultures est le sens des plaisirs de la table inhérent à la convivialité. Je viens du Sud Ouest et j’adore ma région, je ne pourrais sûrement pas survire éternellement sans un morceau de Rocamadour accompagné d’un bon verre de bordeaux après un repas à base de canard. Cependant, lorsque je reviens en France, les tomates gorgées de soleil, le parfum envoûtant des herbes aromatiques, la fragrance enivrante d’une huile d’olive d’excellence, me manquent inconditionnellement. S’il existe une région en France dont la cuisine rassemble tous ces produits, c’est bien la Provence! Pour moi la Provence a quelque chose de l’Italie, son climat, ses couleurs, ses paysages dont découle une douceur de vivre typiquement méditerranéenne, mais tout cela allié à la rigueur et à l’organisation française qui en font presque le paradis sur terre (#expatenitalie). Et puis dans mon imaginaire, la Provence a quelque chose de fabuleux que j’associe à l’innocence de l’enfance, à ce qu’était le monde avant le péché originel, mais ça c’est peut être tout simplement parce que j’ai grandi avec les Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol.
La région provençale donc, se trouve au croisement de différentes cultures, ligure, grecque et romaine notamment qui ont influencé la cuisine locale. Le climat et le territoire principalement vallonné, bordé par un littoral aux côtes souvent escarpées où s’alternent baies et calanques, en font l’endroit idéal pour la culture des fruits et légumes, des fleurs mais aussi de la vigne. La Provence est forte d’une identité qui lui est propre et qui passe aussi à travers sa cuisine fondée sur les produits du terroir. Musement vous donne un aperçu des différentes spécialités culinaires à découvrir en fonction de la ville où vous vous trouvez.
Marseille
Marseille la bouillonnante a gagné le coeur de nombre de voyageurs et pour cause! La cité phocéenne est une destination au coeur de la culture méditerranéenne marquée par son identité bien affirmée, une ville haute en couleur et insoumise, cosmopolite et hétéroclite, comme toute ville portuaire. Au détour du Vieux Port et de son pittoresque marché aux poissons découvrez le quartier populaire du Panier, quotidiennement animé par une vie de village et une ambiance chaleureuse. Bien que la ville soit à l’image de ses ruelles labyrinthiques, un enchevêtrement de réalités différentes, parfois contradictoires et discordantes, une chose réunit à coup sûr les marseillais: la gastronomie locale! Alors après un tour dans les Calanques, arrive le moment de goûter à la cuisine locale!
1. La bouillabaisse
Impossible de trouver un plat plus typiquement marseillais. La bouillabaisse, qui est d’ailleurs impossible à prononcer sans l’accent du Sud est un véritable emblème de Marseille et remonte à l’époque de la fondation de la ville par les grecs, un plat pauvre qui était préparé avec les restes ou les invendus des pêcheurs: une soupe de poisson à déguster avec des croûtons à l’ail, de la rouille et de généreux morceaux de poissons.
Le saviez-vous? Il existe une charte de bouillabaisse créée en 1980 qui établit les ingrédients bien précis à utiliser et qui exige le découpage du poisson devant le client pour réaliser le plat dans le respect de la tradition.
2. Le pastis
On sait combien l’apéro est cher au coeur des français et c’est d’autant plus valable pour les marseillais! Mais à Marseille: pas d’apéro sans pastis! Cette boisson anisée est une véritable institution dans le Sud de la France. Symbole de convivialité, le pastis ne manque jamais sur les terrasses des cafés ou pour accompagner une petite partie de pétanque. Pour réussir votre apéritif marseillais, accompagnez le tout de tapenade et de crudités à tremper dans un aïoli savoureux.
3. Les navettes
Pour rendre votre café plus gourmand, trempez-y des navettes. Ces petits biscuits en forme de barque au parfum envoûtant de fleur d’oranger se dégustent à tout moment de l’année (ou de la journée!) mais sont aussi préparées en Provence pour la Chandeleur, au lieu des crêpes.
Nice
La Côte d’Azur, un cadre d’exception entre un arrière-pays authentique et des plages de rêve. Nice, station balnéaire mondialement connue offre un patrimoine culturel et architectural exceptionnel pour garantir un séjour parfait entre détente, divertissement et visites. Ne manquez pas d’explorer le Vieux Nice où vous ne saurez plus où donner de la tête entre boutiques, musées, bars branchés et discothèques, la Cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas et le passage obligé en soirée sur la promenade des Anglais bien sûr! Mais Nice regorge aussi d’un tas de charmants petits marchés, de glaciers sympathiques et de restaurants où savourer la délicieuse cuisine niçoise. Impossible de quitter la capitale de la Côte d’Azur sans avoir au moins goûté à ces trois spécialités locales.
1. La ratatouille
La ratatouille, un classique de la cuisine française et un incontournable de la cuisine provençale , trouve ses origines à Nice et sent bon le Midi. Chaque famille la prépare à sa manière, certains y ajoutent un soupçon de piment, une goutte de vin blanc ou même une touche de sucre. Ce plat riche en vitamines, facile à préparer et peu calorique, trouve une résonance en Italie et plus exactement en Sicile, où la capanota (une sorte de ratatouille dont les légumes sont coupés moins grossièrement et un peu plus acidulée en raison de l’ajout invariable du vinaigre et des câpres) est particulièrement populaire sur l’île et se déguste aussi bien froide que chaude.
2. La soupe au pistou
La soupe au pistou, pilier de la cuisine niçoise, trouve elle aussi ses origines en Italie et plus précisément à Gênes. Cette soupe estivale se compose de légumes d’été et de pâtes, le tout généreusement assaisonné de pistou. Le pistou naît d’un mélange d’ail, de basilic frais et d’huile d’olive rigoureusement pilés mais sans l’ajout de parmesan ou de pignons à la différence du pesto ligure dont il dérive certainement.
3. Pissaladière et socca
À l’heure du goûter à Nice, tout le monde se précipite pour avoir sa part de pissaladière ou de socca. La pissaladière se compose d’une pâte à pain garnie d’oignons caramélisés, d’olives et surtout de pissalat (une purée faite à base d’alevin de sardines et d’anchois). Cousine de la piscialandrea ligure qui lui est identique, hormis l’ajout de sauce tomate dans la version ligure, elle me rappelle inconditionnellement le sfincione palermitain, plus spongieux et délicieux saupoudré de caciocavallo. La socca est elle aussi un incontournable de la gastronomie niçoise et nous vient sûrement tout droit d’Italie. Très proche de la farinata génoise, une immense galette à base de pois chiches cuite au four, il semblerait que la socca ait été importée par les ouvriers immigrés génois qui en mangeaient à l’heure de la merenda « casse-croûte » en niçois, « goûter » en italien. La légende raconte que Teresa, une vieille cuisinière italienne installée dans le Vieux Nice, vendait chaque jour sa socca à bord de son fourneau ambulant.
Évidemment la Provence ne s’arrête pas à Nice et Marseille, et ses spécialités culinaires sont encore nombreuses. Pensez aux délicieux calissons d’Aix, cette confiserie emblématique d’Aix en Provence, à base de melon confit et d’amandes mondées et broyées nappée de glace royale ou encore à la Tarte Tropézienne dont il n’est possible de goûter la version authentique qu’à Saint-Tropez. Si cette article vous a mis en appétit, une seule solution s’impose à vous, faites entrer le soleil dans vos assiettes et partez en voyage en Provence à la découverte d’une gastronomie colorée et savoureuse.