Pour égayer vos journées, nous avons pensé à un jeu à faire ensemble, naturellement 100% dans le style de Musement.
Musement vous met au défi de deviner les œuvres qui suivent ainsi que le musée et la ville où elles se trouvent.
Ci-dessous, vous découvrirez cinq œuvres mystérieuses qui se trouvent dans des musées tout aussi mystérieux. Pour les deviner, nous vous fourniront quelques indices: un détail de l’œuvre ou quelque curiosité sur son histoire, sur son auteur, ou sur sa composition. À la fin de chaque paragraphe, vous trouverez la solution, pour la décoder, il vous suffira de passer le curseur sur la dernière ligne.
Musée et œuvre n°1
Ce musée abrite l’un des tableaux les plus célèbres du corpus produit par la Confraternité des préraphaélites, une association artistique proche du symbolisme qu’il est possible d’interpréter comme une sorte de transposition picturale du décadentisme. Les peintres préraphaélites avaient identifié un ennemi à combattre, l’académisme (et Raphael qui en avait permis le développement). Ils luttaient en proposant des œuvres à l’imaginaire nostalgique, focalisées sur des thèmes féériques, historiques, sociaux, bibliques et littéraires. Nous vous invitons à vous arrêter un instant sur ce dernier point: le tableau dont nous somme en train de parler représente une célébrissime héroïne tragique née de la plume de Shakespeare. La protagoniste est peinte immergée dans l’eau, une guirlande de violettes autour du cou. Ces fleurs, comme toutes celles qui l’entourent ont un sens précis: les violettes symbolisent la fidélité et renvoient à l’un des vers de Hamlet, acte IV, scène V: « Je vous aurais bien donné des violettes, mais elles se sont toutes fanées, quand mon père est mort… On dit qu’il a fait une bonne fin ».
Après avoir admiré ce tableau, vous pourrez sortir du musée et aller boire une bonne tasse de thé.
Solution: Londres, Tate Britain – Ophelia, John Everett Millais, 1851-1852
Musée et œuvre n°2
Ce musée abrite l’un des tableaux les plus complexes de tous les temps. Il s’agit d’un triptyque tellement complexe qu’il présente même des incertitudes quant à l’ordre de lecture de ses trois panneaux qui représentent respectivement Dieu et la rencontre entre Adam et Ève, une scène fantastique qui comprend des figures nues, des animaux imaginaires, des fruits et des panoramas naturels mais aussi la damnation de l’Enfer. Le détail juste au-dessus est représentatif de l’esprit onirique, surréel, grotesque, chaotique mais aussi sublime de l’œuvre. Nous apercevons deux figures dansantes ornées de cerises qui transportent une sorte de plante surmontée par un hibou. Le sens de ce détail si particulier est diabolique. Les cerises représentent la luxure et le péché, tandis que le hibou est un animal diabolique.
Après avoir fait travailler vos méninges pour essayer de comprendre le sens caché de cette œuvre, le moment sera venu de recharger les batteries avec un peu de tapas suivies d’un peu de movida dans les établissements nocturnes de la ville.
Solution: Madrid, Musée du Prado – Le Jardin des délices, Hieronymus Bosch, 1480-1490 environ
Musée et œuvre n°3
Il s’agit de l’un des musées les plus célèbres du monde et il abrite quelques unes des œuvres les plus célèbres du monde. Mais ce n’est pas de ça dont nous parlerons (autrement ce ne serait pas marrant!). Nous tenons cependant à vous dire que, en dehors de certaines des œuvres les plus célèbres au monde, il abrite aussi une sélection d’art égyptien vraiment intéressante: sarcophages, momies, tablettes gravées avec des hiéroglyphes et des statues sacrées, comme celle que vous voyez dans la photo. L’auteur de la statue est inconnu mais nous savons que le sujet est la déesse fille de Isis et Osiris. L’aile égyptienne de ce musée a même été protagoniste de la transposition cinématographique de la série de bandes dessinées Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec par Luc Besson. Les momies du musée sont réveillées pour soigner la sœur de la protagoniste, et une fois la mission accomplie, elles s’en vont dans la ville en semant la terreur.
Solution: Paris, Musée du Louvre – La déesse Nephthys, soeur d’Isis et d’Osiris règne d’Aménophis III 1391 – 1353 avant J.-C.
Musée et œuvre n°4
Vénus est la protagoniste de beaucoup des tableaux que ce musée abrite. La Vénus du tableau dont vous voyez les détails juste au-dessus est, par rapport à d’autres qui habitent le musée, extraordinairement sensuelle. Elle est complètement nue et regarde droit dans les yeux le spectateur tout en étant étendue de manière langoureuse sur un lit défait. Cette attitude si peu pudique scandalisa l’écrivain Mark Twain qui, en 1880 définit l’œuvre comme « le tableau le plus indécent, le plus vile, le plus obscène, que le monde possède ». Le tableau rencontra cependant à son époque et durant les siècles suivants un franc succès. De nombreuses copies furent faites et même Monet le cita dans son Olympia. L’adorable petit chien peint aux pieds de Vénus représente la fidélité que l’épouse doit garantir à son mari, ainsi que la sensualité. Ce message était destiné à Giulia da Varano, destinataire du tableau et femme (de onze ans à peine) de Urbino Guidobaldo II Della Rovere.
Une promenade le long du fleuve et une belle côte de bœuf typique de la cuisine locale sont idéales pour faire une pause avec de continuer à explorer la ville.
Solution: Florence, Galerie des Offices – Vénus d’Urbin, Tiziano Vecellio, 1538
Musée et œuvre n°5
Terminons avec un musée qui se trouve dans l’une de nos villes préférées et pour ce faire, nous avons choisi un tableau à la fois romantique et déchirant. Le détail du tableau que nous voyons juste au-dessus montre de près les visages de deux jeunes gens qui s’embrassent, le reste de leurs corps dans le tableaux montre de la tension, de l’instabilité. Il s’agit probablement d’un baiser d’adieu.
Là où se trouve le musée qui abrite cette œuvre se trouve aussi une académie qui instruit les jeunes artistes venant du monde entier.
Solution: Milan, Pinacothèque de Brera – Le baiser, Francesco Hayez, 1859